Il me semble que la créativité est quelque chose de naturel qui ne demande qu'à être développé.
Comment, me direz-vous ? Et bien si l’on considère que créer est un moyen de retrouver son calme, d’équilibrer son esprit et son corps, ou simplement de ressentir l’harmonie et la cohérence qui nous entoure, je dirais que l’on peut créer chaque fois que l’esprit a quelque chose à dire.
Que ce soit par impatiente, par amour, par joie, par tristesse, par lassitude, par mélancolie, par colère, par peur ou autre, toutes les émotions sont sujettes à nous permettre de créer.
Voilà sans doute pourquoi les enfants ont tant d’imagination, parce qu’ils sont ouverts à ce qu’ils ressentent.
Ainsi, je dirais que pour développer la créativité, quoi de mieux que de créer ? C’est en forgeant que l’on devient forgeron.
Pour cela, tout est bon à prendre. Dessiner, bricoler, décorer, composer, écrire des histoires etc. Vous pourrez développer votre imagination et chercher des sources d’inspiration dans les livres, les films, ou simplement dans vos expériences de vie, vos voyages, les odeurs que vous sentez, les sons que vous entendez, les gens que vous rencontrez etc.
Pour ma part, je compose souvent des musiques selon une idée précise :
Par exemple, un jour, j’étais sur une plage en Vendée avec mon fils de 6 ans. Je l’observais, amusée, aller avec son petit sceau de trous en trous pour essayer de trouver des crabes à marée basse, et leur courir après. Il n’arrivait jamais à en attraper un car ils allaient toujours plus vite que lui et partaient se cacher sous les rochers. Cela m’a inspiré une musique que j’ai d’abord appelé la pêche aux crabes, mais étant éditée chez un éditeur sérieux, j’ai fini par l’appeler l’équiliburlesque.
La toute première musique que j’ai composée et qui m’a permis de trouver un éditeur, je l’ai composée après une rupture sentimentale très douloureuse qui m’a donné le sentiment de ne plus tenir debout.
Je ne pouvais plus écouter mon coeur car c’était trop bruyant. Mais je sentais que je devais composer, et mon instinct m’a fait comprendre que je devais utiliser mon sens olfactif.
J’ai alors utilisé un parfum de chez Guerlin - instant magique - que je vaporisais pour m’inspirer et suivre mon fil conducteur chaque jour (aussi « inspirer et reprendre mon souffle").
C’est ainsi que mon « après la pluie » est né, et a désormais une belle histoire puisqu’il est joué par de merveilleux musiciens comme Greg Zlap, Giovanni Mirabassi et Karol Dobrowolski.
Pour la femme au chapeau, j’ai utilisé de l’huile d’olive, et je devais l’appeler « les cigales ». J’imaginais une femme qui se baignait dans un petit coin d’eau perdu en Provence sous un olivier
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En somme, tout est propice à développer son imaginaire.
Avec les enfants pendant les ateliers d’éveil musical par exemple, nous utilisons les pochoirs musicaux avec de la pâte à modeler. Une fois qu’ils sont fait, les enfants s’amusent à les décorer avec des petites boules d’autres couleurs, des stris de bouchons, en faisant des trous avec des bouchons de crayons etc.
Nous utilisons tout ce que nous avons à disposition, et les enfants adorent.
Pour développer l'univers sonore, on s’amuse à essayer de faire le plus de sons possible avec un seul élément.
Par exemple avec un blouson, on monte / descend la fermeture éclaire, on le frotte avec la main, le doigt, on le chiffonne . Avec un sac à mains, on gratte le tissu, le cuir, on tape, on le secoue, on fait sonner le métal de la bandoulière etc . Avec le corps, on ressent les émotions, on les mime, on y ajoute des histoires, on les exprime en dansant etc.
Et biensûre on fabrique des instruments, avec du carton, des bocaux de verre, des pâtes, du riz, des spatules, des couverts en plastique, des tubes de rouleaux de sopalin, des bouchons de bouteilles etc
La création, source inépuisable d'expression.....
Valérie Sabbah
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